samedi 4 mai 2013

J'ai en vue, j'ai envie


J'ai entendu le pas gigantesques et délicats de Violette sur l'asphalte bailleullois
Et j'ai envié les exploits légendaires de Binbin et Gayant
J'ai entendu dire des monts d'histoires sur le dos de Reuze Papa, de Djoos de Bolder, de Gayantin le musicien
J'ai entraperçu la Grande Gueuloute et la P'tite Chorchire, Marie Balmoche, Tisje Tasje et Hippolyte le Fromager
J'ai enlacé les bords de robe de Floris de Montmorency, de Laïte de Sainghin et de Barbarin le Seringueux

J'ai, en dedans des Flandres, dans la monotonie de la plaine et le moutonnement du ciel, compris pourquoi les gens d'ici rêvaient parfois d'enjamber les rivières et de fendre le vent, pourquoi il leur fallait des héros légendaires à grandes grandes jambes.
J'ai en tête des siècles de turlututus, de perruques criardes et de poils sous jarretelles dans l'odeur de friture et de bière.
Géants rires et géantes fêtes.
J'ai envie d'une main de deux mètres qui caresserait les jambes tentantes et titanesques de Violette.
J'ai en vue le jais de sa chevelure sur la toile blafarde du ciel et le grenat de sa jupe éclairant les fenêtres.
J'ai entrevu le temps passé à l'animer... Bénévoles qui la dressaient, la montaient, l'élevaient, pourriez-vous un court instant la redescendre, géante à hauteurs de nos petites jambes, que nous puissions ailleurs qu'au bas des jambes, l’embrasser ?
J'ai envie d'être géant et d'un pas léger enjamber toute frontière, embrasser d'un même élan après demain et avant hier. Enlacer du même geste toutes les gens et tous les temps. J'ai envie du mot LENT. J'ai envie du mot FIER.

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